Dal 30 novembre 2015 al 15 gennaio 2016, le città in 3D di Platone, di Aristotele e di More saranno esposte a Strasburgo (salle Europe: MISHA – 5 alée du Général Rouvillois) nella mostra “La cité antique entre le ciel et la terre. Narrations, projets techniques et 3D-images d’expérimentations utopiques”.
Dopo l’edizione pavese, la mostra sulle città ideali degli antichi (Storie di città tra cielo e terra. La città che non c’è, ma che si vede: a cura dell’Osservatorio Permanente sull’Antico e del CRIDACT) si rinnova, ‘parla’ in francese e si fa in ‘cinque’ (parcours):
- Les modèles littéraires en images: de l’Atlantide à Utopie
- Expérimentation utopique sur l’acropole d’Agrigente : un cas d’étude (la double agora)
- La cité idéale d’Aristote : 3D images d’expérimentations utopiques
- Expérimentations acoustiques dans l’agora idéale
- Iconographies antiques de cités idéales et lieux heureux.
La réflexion autour de la cité idéale trouve une forme de matérialisation visible où les élaborations théoriques sont transposées en images et objets.
Car étudier les cités idéales conçues dans l’Antiquité signifie tout d’abord lire et interpréter les textes, où les utopies –par définition les «non-lieux»– sont conservées. Ce sont des mots et des discours (logoi) qu’il faut extraire les projets et les représentations de ces réalités «sans vie» pour pouvoir leur donner une «existence» différente, une possibilité d’être également vues en dehors des limites spatiales des textes.
Il existe encore aujourd’hui des cités –ou certaines de leurs parties — qui racontent l’histoire de ceux qui, dans le passé, les ont fondées, les ont habitées et, peut-être, y sont morts ; il existe des traces, plus ou moins parlantes, d’individus qui se sont autrefois déplacés pour vivre dans des terres éloignées des lieux où ils étaient nés et ont attribué à ces terres un nom, un aspect différent, une «nouvelle» histoire.
Il y a également des cités qui n’ont jamais été fondées ni construites : elles n’ont pas réellement existé. Ce sont les «non-lieux» envisagés par les auteurs anciens, à savoir des «idées» de cités, des réalités suspendues «entre le ciel et la terre»: –pour utiliser une expression de Platon (Rèp. IX 592a 10-b1)– elles ne se trouvaient pas sur la terre (ghês oudamoû), mais seulement en ourano (dans le ciel) et représentaient le modèle par excellence, le point de référence parfait, difficilement transposable sur la terre. C’est le modèle platonicien, suivi également par Thomas More pour créer «son» île parfaite d’Utopie.
Néanmoins, dans l’Antiquité, les projets de cités idéales ne sont pas forcément tous «à l’image» de l’Atlantide, et ne trouvent pas forcément leur origine «dans le ciel». C’est le cas d’Aristote et de la cité idéale de la Politique. La polis aristotélicienne est elle aussi décrite, mais non réalisée: c’est un projet en logois. Cependant, contrairement à la conception de Platon et des penseurs qui se sont inspirés du père de l’Atlantide, la cité idéale d’Aristote n’appartient pas aux «mondes autres» et irrémédiablement «étrangers» aux possibilités de la réalité. Ce projet est pour sa part considéré comme «réalisable» par son auteur dans la mesure où il a été conçu sans négliger les cités de l’histoire et avec un regard attentif à sa faisabilité. D’après Aristote, personne ne se lance dans des entreprises impossibles; de même pour la cité “kat’euken” de la Politique: il ne s’agit pas d’une proposition «impossible», mais concrète.
D’où le titre: la cité antique – celle des mondes «idéaux» – entre le ciel et la terre. D’où également la sélection des cités qui sont représentées en 3D et comme objet d’études et d’expérimentations utopiques. Utopies à valeur doublement utopique: certaines d’entre elles sans doute irréalisables, d’autres pas forcément
(C. Berizzi, M.T. Schettino, C.Zizza)
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